L’original « article DNA »
Voici l’original de l’article envoyé aux DNA, un peu plus complet et détaillé que celui paru !
Un petit groupe de traileurs alsaciens, en mal de sensations, s’est rendu à l’île de la Réunion durant deux semaines du 06 au 22 octobre, dans l’espoir de finir l’un des trails les plus difficiles au monde, la Diagonale des Fous. Ce parcours de 163 km pour un dénivelé positif de 9600 mètres traverse la petite île du sud au nord en passant par le fameux Piton de la Fournaise. Ce sont ainsi plusieurs coureurs du club de course à pied de Dinsheim sur bruche près de Molsheim, le CAP Dinsheim, qui ont voulu relever le défi.
C’est l’histoire de Jean-Luc Weckerle, Albert Mathieu, Claude Georges et Benjamin Meyer qui ont commencé à courir sur route il y a quelques années avant de s’essayer à des parcours plus « trails ».
Ils ont ainsi terminé des trails de la région comme le trail de Saint-Dié (48 km) ou le trail du Petit Ballon à Rouffach (47 km) mais aussi des trails hors de la région tels que les Templiers (72 km) dans l’Aveyron ou l’une des quatre courses de l’Ultra-Trail du Mont-Blanc, la CCC (Courmayeur-Champex-Chamonix), longue d’une centaine de kilomètres.
L’étape suivante logique était donc la Diagonale des Fous, course pour laquelle il est à noter qu’il n’y a pas besoin de points (acquis en faisant des trails plus petits) ; tout le monde peut donc s’inscrire ! Pour la finir, c’est une autre histoire ; cette année, notamment à cause de la surabondance de boue, seuls 1228 traileurs sur 2321 au départ ont rejoint l’arrivée, soit 47 % d’abandon !
Notons que parmi les Alsaciens, le chiffre relatif aux abandons tombe à 25% ; les Alsaciens seraient-ils plus tenaces ?
Alors pourquoi entreprendre ce type de parcours ? On peut se poser la question lorsqu’on voit arriver les coureurs harassés… Ils semblent revenir « de l’enfer »( dixit Jean-Luc Weckerle). Eh bien, tout simplement pour la beauté des paysages, pour la fierté de se dire ensuite « je l’ai fait », pour la stimulation de partir à l’inconnu, entre amis, à plus de 9000 km de chez soi… Car, si pour Albert Mathieu, de Mutzig, l’entraînement a été intense et rigoureux, pour d’autres comme Benjamin Meyer, il a quasiment été absent ! Ce jeune molsheimois de 22 ans fait du cyclo-ball, ce qui lui permet de garder une grande forme physique, mais ne court pas beaucoup ! Le mental joue également un rôle primordial sur ce type de parcours. Ils achèveront finalement cette folle traversée en 53 heures 47 minutes.
Quant à l’obernois Claude Georges, il peut remercier une doctoresse bénévole présente à un ravitaillement ; il y arriva épuisé, se plaignant d’avoir des maux de ventre et de tête, et pensant ne plus être dans les barrières horaires ; il contait alors s’arrêter à ce ravitaillement. Malheureusement, après dix minutes de repos et un médicament avalé, la doctoresse lui annonce qu’il est impossible de s’arrêter ici, le lieu n’étant desservi par aucune route, et qu’il faut redescendre jusqu’au ravitaillement suivant, qui se trouve à une 30e de kilomètres ! Claude Georges repart alors, et continuera son chemin jusqu’à l’arrivée en près de 65 heures.
Mais l’organisation avait également mis en place une course plus petite, la Mascareigne (63 km) que Sophie Weckerle termine en 12h24, ce qui la place première espoir. Le jeune Frédéric Laumont, pourtant bien classé au premier point de passage, a quant à lui dû s’arrêter prématurément (au 25 km) à cause d’une blessure au genou.
Félicitons donc nos quelques coureurs du CAP Dinsheim qui sont allés montrer les couleurs de leur club et de leur région, l’Alsace, à l’île de la Réunion.
Frédéric Laumont